JO 2016, médaille d’or de la mobilité au virus Zika???

En août prochain auront lieu à Rio de Janeiro les Jeux olympiques d’été. Des dizaines de milliers d’athlètes, d’accompagnants et de fervents supporters vont donc venir au Brésil de tous les coins du monde.  Comme le Brésil est un des pays d’Amérique qui a vu émerger en 2015 puis se répandre le virus Zika (cf. Virus émergents et Le virus Zika…), il est pertinent de se demander si le retour de tous ces touristes sportifs dans leur pays d’origine ne va pas représenter une condition de dissémination du virus sur toute la planète.

Le virus se répand principalement par l’entremise de deux moustiques Aedes aegypti et albopictus. Les moustiques  s’infectent en prenant leur repas de sang sur un individu infecté (piqûre) et servent ensuite de site de multiplication du virus. Lors d’un prochain repas (piqûre), le virus, présent dans les glandes salivaires, sera injecté dans un nouvel hôte. Le cercle de propagation est amorcé: plus d’hôtes infectés signifie plus de moustiques infectés qui vont à leur tour faire croître le nombre d’individus infectés, ainsi se répand le virus. Sans moustiques, pas de propagation du virus Zika. Bien que la transmission directe du virus de la mère infectée au fœtus et de l’homme à son partenaire sexuel soit reconnue, elle représente généralement  un cul de sac de transmission virale (cf. Transmission ZIKA). Ainsi la présence de moustiques susceptibles d’être infectés par le virus Zika constitue la condition essentielle de la dissémination du virus. Encore faut-il que ces moustiques soient infectés. Le virus ne voyage pas dans les bagages des touristes sportifs. Ils peuvent en revanche voyager dans le sang de touristes infectés. Ou encore des moustiques infectés (ou des œufs de moustiques infectés) peuvent voyager dans la soute d’avions ramenant les touristes. On peut ainsi admettre que le virus Zika a la possibilité d’être transporté du Brésil dans les quatre coins de la planète. Pourtant le risque qu’il y développe des épidémie reste strictement lié à la présence d’Aedes aegypti et albopictus. En Europe,  Aedes albopictus a tendance à se répandre  suite au réchauffement climatique. Il est ainsi possible qu’un touriste infecté de retour du Brésil soit piqué par un moustique qui transmette ce virus à un individu qui n’est pas sorti de sa calanque natale. Pour rappel, l’infection par le virus Zika  est généralement bénigne, sauf chez la femme enceinte, où le virus peut infecter le foetus et provoquer de graves séquelles neurologiques (microcéphalies).  Il n’existe pas de vaccin et pas de médicament anti-viral. La lutte contre le virus Zika se cantonne pour l’instant dans le contrôle de la population des moustiques et la protection contre les piqûres.

Le contrôle de la population des moustiques a suscité des réalisations très intéressantes passant par la production de moustiques trans-géniques soit incompétents pour la survie dans le milieu naturel, soit incompétent pour la transmission du virus. L’idée est que ces moustiques femelles vont s’accoupler avec des mâles normaux et progressivement déplacer la population de moustiques incompétents pour la survie dans le milieu naturel ou dans la transmission du virus.